Cousinage avec les PLOURDE du Québec !

C’est par ma branche GUÉRIN de Leigné-les-Bois, celle de la famille maternelle de mon père, que nous cousinons avec les PLOURDE du Québec (et de toute l’Amérique du Nord semble-t-il), à commencer par le pionnier René PLOURDE. Cette branche part du couple que nous avons en commun à Dissay et, au fil des générations, passe par Bonneuil-Matours, Archigny, Chenevelles, Vouneuil-sur-Vienne, Pleumartin et enfin Leigné-les-Bois. Tous ces lieux sont situés au sud et à l’est de Châtellerault, dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres.

René PLOURDE est né à Vouneuil-sur-Vienne où il a été baptisé le 15 juillet 1667, fils de François PLOURDE et Perrine GRÉMILLON.

Baptême de René Plourde à Vouneuil-sur-Vienne, le 15 juillet 1667

Nous descendons d’un couple commun composé de Pierre PLOURDE (sosa 5476, né en 1603, fils de François et Jeanne JOUSSELIN) et Martine JOUSSELIN (sosa 5477, née en 1607 et décédée en 1645 ou 1646, fille de Méry et Jeanne AUBUGEAU). Étant donné la proximité géographique et les alliances entre familles voisines, je m’aventure – sur la pointe des pieds – à supposer que Jeanne JOUSSELIN et Méry JOUSSELIN étaient parents. À quel degré, je l’ignore, je n’ai pas pu trouver d’informations sur l’ascendance de Jeanne.

À ma connaissance, Pierre PLOURDE et Martine JOUSSELIN ont eu dix enfants dont Catherin PLOURDE (sosa 2738) qui épousera Claudine GRÉMILLON (sosa 2739), et François PLOURDE qui épousera Perrine GRÉMILLON, sœur de Claudine et mère de René.

Grâce à différents numéros de la revue Héraldique et Généalogie, j’ai pu remonter cette branche JOUSSELIN sur trois générations supplémentaires : le père de Martine était Méry JOUSSELIN (sosa 10954, décédé en 1640, marchand à Traversay, à côté de Dissay et époux de Jeanne AUBUGEAU). J’ai appris que Hilaire JOUSSELIN (sosa 21908), le père de Méry, était « receveur de la châtellenie de Dissay en 1575 » et que le grand-père de Méry était Florent JOUSSELIN (sosa 43816), sergent royal, également chargé de récupérer les fermages et dîmes. D’autre part, si j’en crois certains arbres publiés sur Geneanet, la mère de ce Florent JOUSSELIN serait une demoiselle Marguerite de BOUVERIE dont la famille descendrait des Capétiens par Louis VI le Gros, roi des Francs de 1108 à 1137. L’information, difficile à vérifier, vaut ce qu’elle vaut et va rester en l’état. Je ne compte pas me lancer dans ce genre de recherches, souvent périlleuses.

Les grands-parents maternels de René, parents de sa mère Perrine et donc de sa tante Claudine, sont Georges GRÉMILLON (1596-1645) et Georgette CHARRAULT (1613-1681), mes sosa 5478 et 5479.

Pour l’anecdote, Pierre PLOURDE, devenu veuf de Martine JOUSSELIN, a épousé Georgette CHARRAULT, veuve de Georges GRÉMILLON… Et quatre garçons sont venus s’ajouter aux dix enfants PLOURDE ! Par la suite, au moins deux sœurs PLOURDE ont épousé des fils GRÉMILLON et deux frères PLOURDE ont épousé des sœurs GRÉMILLON… De quoi s’arracher les cheveux ! Je n’aurais pas aimé être présente au moment des partages de succession, l’ambiance devait être… particulière.

Mais revenons à René et ses parents, décédés jeunes tous les deux : Perrine GRÉMILLON en février 1670, à l’âge de 26 ans, et François PLOURDE en septembre 1671, à l’âge de 39 ans. Après le décès de leur père (remarié peu après la mort de Perrine), les enfants du couple ont été confiés à des oncles. Je suppose que ses sœurs ont également été prises en charge par des membres de la famille. Je n’ai plus trouvé trace de l’aînée, Madeleine, sinon un décès en 1734 à Châtellerault qui pourrait être le sien, mais l’acte ne contient aucun autre nom ni aucune indication, pas même un âge approximatif. Quant à Jeanne, la benjamine, elle a épousé Charles BOURY en 1690 à Dissay. Elle est décédée en 1723 et il semble que le couple n’a pas eu d’enfants. On peut donc raisonnablement penser que des trois enfants de François PLOURDE et Perrine GRÉMILLON, seul René a eu une abondante descendance, bien loin du Poitou !

C’est en 1692, il a alors 25 ans, que René décide d’émigrer en Nouvelle-France. Bien qu’issu d’une famille relativement aisée, la situation économique en France rend la vie difficile. On est au milieu du « petit âge glaciaire » avec pour corollaire des hivers rigoureux, des mauvaises récoltes, l’enchérissement des denrées et donc des disettes. L’idée de quitter le Poitou et de devenir propriétaire de sa terre sur un nouveau continent était certainement tentante pour un jeune homme courageux et solide. « Les jours de marché, dans les foires et dans les ports, les marchands, les capitaines de navire, les officiers de la Marine défilent à la recherche de main-d’œuvre et de soldats pour peupler ces nouveaux territoires et établir des comptoirs. Certains n’hésitent pas à racoler de jeunes gens en usant de promesse sans leur donner la moindre information sur leur destination. Des hommes, avec ou sans famille, sont engagés pour travailler au service d’un planteur, d’un agriculteur ou d’une corporation pour une durée moyenne de trente-six mois. […] Les engagés souscrivent un contrat auprès d’un notaire précisant la durée de leur service, de trois à sept ans en moyenne, les gages, l’hébergement et les conditions de retour au pays. »[1]

René a donc signé un contrat par lequel il s’engage à être domestique pendant trois ans pour prix de sa traversée. Enfin, en 1695, à l’issue de cet engagement, il devient propriétaire d’un terrain à Kamouraska. Il fait ainsi partie des premiers colons à s’installer sur cette partie de la rive sud du fleuve Saint-Laurent.

À quelques lieues de là, à Rivière-Ouelle, vivait la famille de Damien BÉRUBÉ, autre pionnier de Nouvelle-France, époux de Jeanne SAVONET. Damien était originaire de Normandie et Jeanne de Paris. Damien est le deuxième époux de Jeanne, avec qui elle a eu quatre enfants. Il est décédé en 1688 et Jeanne s’est ensuite remariée avec François MIVILLE.

Artiste inconnu, Carte du cours du fleuve Saint-Laurent depuis son embouchure jusqu’au dessus de Québec, extrait de l’Histoire générale des voyages de l’abbé Antoine François Prévost, 1757 – Collection du Musée national des beaux-arts du Québec https://collections.mnbaq.org/fr/oeuvre/600007136#galerie

René va épouser une fille de Damien BÉRUBÉ et Jeanne SAVONET, Jeanne Marguerite, en août 1697, en l’église Notre-Dame-de-Liesse, à Rivière-Ouelle. Il a 30 ans et Jeanne Marguerite en a 17.

Église Notre-Dame-de-Liesse de Rivière-Ouelle, construite en 1686 – Par Jeangagnon — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=77172374

Entre leur mariage en 1697 et le décès de René en 1708 puis celui de Jeanne Marguerite en 1709, le couple a eu 6 enfants : René, Joseph, Pierre, Jean-François, Marie et Augustin, tous nés à Rivière-Ouelle.

René, l’aîné, n’a vécu que deux semaines, du 17 août au 1er septembre 1698.

Joseph, né en août 1699, épousera Thérèse LACHAMBRE en 1727 à Montréal. Il décède en 1736 et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Pierre, né en août 1701, épousera Marie Ursule LÉVESQUE en 1728 à Rivière-Ouelle. Le couple aura 11 enfants, dont quatre fils.

Jean-François est né en août 1703, mais personne ne semble savoir ce qu’il est devenu…

Marie, née en mai 1707, épousera René DUBÉ à Rivière-Ouelle en 1731. Elle décède en 1788.

Augustin, né vers 1708, épousera Madeleine LÉVESQUE en 1728 à Rivière-Ouelle. Le couple aura 9, 10 ou 13 enfants (les sources divergent), dont cinq fils. Augustin décède en 1756.

Pierre et Augustin sont donc ceux qui vont permettre à ce nom de PLOURDE (et ses quelques variantes) de faire tache d’huile dans toute l’Amérique du Nord.

D’après un article consacré à la famille PLOURDE sur un site dédié à la famille BÉRUBÉ, « plus de 7000 personnes portent ce nom de famille au Québec de nos jours », c’est-à-dire au début des années 2000. En ajoutant à ce chiffre celui des PLOURDE des États-Unis, parfois orthographié un peu différemment, ça donne un peu le vertige…

Sur René PLOURDE, sa vie, sa famille, il existe déjà beaucoup d’écrits très sérieux qui m’ont bien aidée dans la rédaction de cet article. Je ne peux que conseiller de se reporter aux liens suivants (et il y en a beaucoup d’autres).

Trouver ce cousinage a été une bonne surprise et me donne envie d’aller faire un petit tour au Québec !

Sources :

https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4209352 (avec quelques erreurs de lecture des actes référencés en fin de document)

http://savart.info/plourde/

http://berrubey.com/les-plourde

https://www.vouneuil-sur-vienne.fr/page/rene-plourde

https://www.passeursdememoire.com/circuit/plourde/capsule-info

https://grandquebec.com/villes-quebec/kamouraska/

https://grandquebec.com/villes-quebec/riviere-ouelle/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rivi%C3%A8re-Ouelle

L’étonnant destin de René Plourde, d’Anne-Marie COUTURIER, roman paru en 2008 aux Éditions David, Ottawa (À noter : au début du roman, elle « invente » une histoire selon laquelle un certain « de Plour », noble et supposé ancêtre de René, se serait fâché avec le roi, qui lui aurait retiré le « de » de son patronyme. Qu’à cela ne tienne, il aurait ajouté ce « de » à la fin, ce qui donne « Plourde ». C’est totalement faux, mais malheureusement pris pour argent comptant par beaucoup…)


[1] https://www.histoire-genealogie.com/Les-Francais-en-quete-du-Nouveau

Cousinage avec Henri DOUCET, peintre, et Blanchette BRUNOY, actrice

C’est de nouveau grâce à Geneanet et sa fonction de recherche de « célébrités » (que je mets entre guillemets parce que tout est relatif, surtout la célébrité) que j’ai trouvé ce cousinage.

Barrou, Lésigny, Coussay-les-Bois, à l’est de Châtellerault.

Je savais qu’Henri DOUCET était né à Pleumartin, comme beaucoup de mes ancêtres, et je me disais que je finirais bien par mettre le doigt sur nos aïeux communs, s’ils existaient. En complétant mon arbre, j’ai pu remonter jusqu’à l’ancêtre d’origine et un bonheur n’arrivant jamais seul, je peux ajouter sa fille, Blanchette BRUNOY (1), née de son union non officielle avec Camille VERSAL.

Tout commence avec le couple Pierre VENAULTJeanne PRIMAULT, mes sosa 1146 et 1147. Pierre est le fils de Léonard et Suzanne BARAT. Il était marchand et syndic perpétuel (2), c’était un notable de Lésigny, petit village situé au carrefour de trois provinces : Poitou, Touraine et Berry, dans le canton de Pleumartin, et bordé par la Creuse qui fait office de « frontière » avec l’Indre-et-Loire. Jeanne PRIMAULT est la première épouse de Pierre. Je ne connais pas sa date de naissance ni même la date de leur mariage. L’acte est introuvable. Ils ont eu 8 enfants entre environ 1687 et environ 1703. Jeanne est décédée en 1706, elle avait une quarantaine d’années. Pierre s’est remarié en 1712 avec Marguerite GRATTEAU et sa nouvelle épouse lui a donné 6 enfants, ce qui nous fait un total de 14 enfants pour Pierre. Sur ces 14 enfants, au moins 12 ont vécu assez longtemps pour se marier. Henri DOUCET est issu de cette seconde union, et ma famille de la première. Il a connu un destin tragique, s’étant engagé au début de la Première Guerre mondiale. Il a été tué en Belgique, à Hooge, zone de terribles combats, proche d’Ypres. Il avait 31 ans et n’aura pas connu sa fille.

Ces familles de Coussay-les-Bois sont intéressantes, les BRÉMIER, CHAUROY, FANON, entre autres, il faut que je rassemble d’autres informations pour en faire un article. Plusieurs ont été « enterrés dans l’église », signe d’une certaine position sociale. L’un était fermier du château d’Alloigny, un autre notaire. Il y a de la matière.

Sources et compléments d’information sur Henri DOUCET :

https://www.alienor.org/publications/2304-henri-doucet-1883-1915-un-destin-foudroye

Pour Blanchette BRUNOY :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Blanchette_Brunoy

https://www.famousfix.com/topic/blanchette-brunoy (en anglais, avec plusieurs photos)

(2) En français, syndic apparait d’abord dans le vocabulaire juridique, pour désigner une personne mandatée pour défendre les intérêts d’une communauté (en général, ecclésiastique), avant de se spécialiser dans le vocabulaire administratif pour désigner sous l’Ancien Régime le représentant chargé de défendre les habitants auprès de leur seigneur suzerain (après 1789, en France, les maires remplaceront ces syndics). (Wiktionnaire)

(1) Il s’agit de son nom de scène. Ses parents n’étant pas mariés, elle est née « Blanche VERSAL » puis a été reconnue par l’époux de sa mère, le Dr Marcel BILHAUD lors de leur mariage en 1922 à Paris.

Et maintenant, un DEGENNE bagnard !

Autant mes ancêtres directs et les collatéraux proches semblent s’être bien tenus au fil des siècles, avoir globalement respecté les lois et les usages, autant plusieurs collatéraux éloignés ont eu affaire à la justice, et pas seulement pour des broutilles. Après Jeanne DEGENNE, la malheureuse mère infanticide que j’ai déjà évoquée ici, voici Antoine Jean DEGENNE, condamné aux travaux forcés. Et autant j’avais pu retracer le lien qui unit Jeanne à « mes » DEGENNE, autant pour Antoine Jean, c’est nettement plus compliqué. Il fait partie de cette galaxie DEGENNE qui gravite autour d’Availles-en-Châtellerault, de Monthoiron, de Lésigny et autres villages proches dont il faudrait reconstituer les relations.

Antoine Jean DEGENNE est né à Mairé le 3 novembre 1839. Mairé (Méré sur les actes plus anciens) est une petite bourgade poitevine située à l’est de Châtellerault, au bord de la Creuse qu’il suffit de traverser pour se retrouver en Indre-et-Loire.

Mairé et Lésigny sont à moins de deux kilomètres.

Il est le troisième enfant d’Antoine DEGENNE et de Marie MAUDUIT, et l’aîné des trois garçons qu’ils auront. Antoine DEGENNE, le père, est jardinier. Il est né à Asnières (une paroisse de Monthoiron) en 1812. Marie MAUDUIT est originaire d’Yzeures-sur-Creuse, pas bien loin, mais en Indre-et-Loire, où elle est née en 1808. Ils se sont mariés en 1835 à Lésigny, bourg voisin de Mairé.

Les deux premiers enfants du couple sont Marie Antoinette, née en 1837 à Lésigny, et Louise Florence, née en 1838 à Mairé. J’ai trouvé le décès de Marie Antoinette, en 1905, à Bourgueil (37), célibataire, et je me suis dit que c’était une drôle de coïncidence puisque c’est là, au milieu des vignobles, que mes parents se sont installés en 1965 pour y passer 50 ans de leur vie… J’ai regardé sur les Tables de succession et absences pour voir qui héritait de ses biens, mais je n’y ai trouvé qu’un certificat d’indigence.

Quant à Louise Florence, je n’ai rien trouvé d’autre que sa naissance. C’est toujours très frustrant, j’ai plusieurs autres cas de ce genre : une naissance et puis… plus rien ! J’avais bien trouvé une Louise DEGENNE en 1872, sur les recensements de Tours, mais vérification faite, ce n’était pas la mienne…

Après ces deux filles, c’est Antoine Jean, sur lequel je reviendrai.

Sa naissance est suivie de celle de Stanislas, en 1844, à Lésigny. Il est fort possible qu’un autre enfant soit né entre les deux, entre 1839 et 1844, mais les parents ont pas mal bougé et j’ai peut-être manqué une étape. Stanislas était passementier, et j’ai eu la surprise de trouver son mariage à Bordeaux, en 1874, avec Marie PISTRE, née en Dordogne. Je les ai retrouvés ensuite à Tours où ils sont décédés tous les deux, Marie en 1909 et Stanislas en 1911. Ils habitaient rue Constantine, près de la fac de Lettres où j’ai fait mes études. Je ne leur ai pas trouvé d’enfants.

Une petite Flavie est née ensuite, à Lésigny, en 1846, mais elle n’a vécu que 15 mois.

Après elle sont nés Constance Françoise, en 1848, toujours à Lésigny, et Louis en 1849, mais à Tours.

Constance Françoise était lingère. Elle a épousé Alfred Louis Théophile CLÉMENCEAU en 1871, un passementier qui était aussi cordonnier. Ils ont eu une fille, Léontine Marie Constance, très vite orpheline puisque son père est décédé en 1874. Constance ne s’est pas remariée. Elle est décédée en 1917, à Tours. Elle a dû rester proche de son frère Stanislas puisqu’il était présent au mariage de Léontine, le 11 juillet 1896 à Tours, avec un dénommé Henri MILLARDET qui sera emprisonné une semaine, en 1903, pour dettes. C’est aussi Stanislas qui avait déclaré le décès de Marie MAUDUIT, le 4 mars 1887. Je le vois un peu comme le pilier ou la colonne vertébrale de cette famille.

Le petit dernier de la fratrie, Louis, est dit menuisier, mais il ne semble pas avoir eu une vie de labeur. Il a été condamné au moins deux fois par le tribunal de Tours. La première le 29 janvier 1892 pour « mendicité en réunion » à huit jours de prison. La seconde un mois plus tard, le 27 février, toujours pour mendicité, à 24 heures de prison. Il est mort en 1905 à Tours, a priori célibataire.

Je ne sais pas grand-chose sur la vie des parents sinon qu’Antoine DEGENNE, le père jardinier, semblait changer d’employeur assez fréquemment. Marie, la mère était « sans profession » sur les actes de naissance de ses enfants, et puis sur un acte de mariage, elle est aide de cuisine et sur un autre, un peu plus tardif, cuisinière. Elle a été veuve assez tôt puisqu’Antoine DEGENNE est décédé en 1858 à Tours, quelques mois avant la condamnation aux travaux forcés de son fils, mais à peu près à l’époque où se sont déroulés les faits. J’y vois un lien, Antoine n’avait que 45 ans.

Marie MAUDUIT a donc dû se débrouiller pour élever ses enfants, apprendre un métier et tout simplement survivre. Pourquoi toute la famille est-elle partie à Tours en 1848/49 ? Je n’en sais absolument rien. Peut-être tout bonnement parce que les possibilités de trouver un emploi étaient plus nombreuses.

Venons-en maintenant à Antoine Jean, le « nuisible » de la fratrie, né le 3 novembre 1839 à Mairé. Il vivait vraisemblablement à Tours avec sa famille au moment de sa condamnation. Il a été écroué le 27 septembre 1858 à la prison de Tours et condamné aux travaux forcés le 3 décembre de la même année par la cour d’assises d’Indre-et-Loire. J’ai trouvé les causes des condamnations aux travaux forcés de l’époque, ce sont :

  • 1er, 2e crime,
  • Contrefaçon de la monnaie publique française et étrangère
  • Faux en écriture de l’administration publique ou contre des privés
  • Crime de viol sur un enfant de – 15 ans
  • Séquestration de plus d’un mois d’une personne
  • Banqueroute frauduleuse
  • Pillage de marchandises
  • Libertinage
  • Non-paiement des impôts
  • Braconnage
  • La religion protestante

J’aurais préféré apprendre qu’il avait été braconnier, libertin, faussaire, protestant, tout ce qu’on veut, mais pas violeur. Malheureusement, on ne choisit pas et dans son cas, c’était « viol et tentative de viol » puis quelque temps après, « attentat à la pudeur », le tout sur sa petite sœur, donc Constance Françoise, âgée de 10 ans. Sordide.

La condamnation par les assises d’Indre-et-Loire – 1858

Le dossier des assises se trouve aux AD 37, j’avais prévu de le demander ou d’aller le consulter sur place, mais je ne suis pas sûre d’avoir envie de me plonger dans son contenu…

Antoine Jean DEGENNE a été condamné à 20 ans de travaux forcés. Il est arrivé au bagne de Toulon le 12 février 1859. Je lis sur sa fiche qu’il a été « détaché de la chaîne le 25 août 1860 » et qu’il a embarqué pour la Guyane sur l’Amazone le même jour.

Sur la page Wikipédia dédiée au bagne de Cayenne il est dit que, « sur 17 000 hommes envoyés à Cayenne entre 1854 et 1867, il n’y a que 7 000 survivants ». Inutile de préciser que les conditions de vie étaient plus que difficiles.

La fiche d’Antoine Jean indique également, en regard de la rubrique « Profession ou métier appris pendant la détention au bagne », la mention « Fatigant ». Ignorant ce que cette mention pouvait bien signifier, je me suis tournée vers une page Wikipédia consacrée au bagne de Toulon où j’ai trouvé l’explication de ce « fatigant » : « Les forçats travaillaient sur des tâches différentes. Le travail était divisé entre Grande Fatigue et Petite Fatigue. La Grande Fatigue correspondait au travail sur le port de commerce, dans l’arsenal, à la corderie, aux fourgons, dans les ateliers de serrurerie ou les carrières. Une lettre sur la casaque indiquait le lieu de travail. Un forçat de bonne conduite pouvait travailler à la Petite Fatigue soit : dans l’hôpital, dans la cuisine ou, s’il s’avait lire, dans quelques bureaux du bagne. » Antoine Jean était illettré, je doute donc qu’il ait pu travailler dans un bureau. Pour le reste, tout est possible et j’imagine que les bagnards qui arrivaient commençaient par la Grande Fatigue, qui devait bien porter son nom…

Il ne faut pas oublier le climat pénible de la Guyane et ses effets sur la santé. J’ai trouvé sur un site Internet plusieurs mentions d’épidémie, notamment une épidémie de paludisme en 1860, à l’époque où il est arrivé en Guyane, soit deux ans après l’inauguration du camp de Saint-Laurent où je suppose qu’il a passé toute sa peine.

La fiche consultée sur le site des ANOM m’apprend qu’il est décédé le 6 août 1866 à Saint-Laurent (du Maroni), il avait donc 26 ans. J’ai lu sur un site concernant la Guyane qu’il n’était pas possible d’enterrer tous les bagnards, faute de place, et que les corps étaient jetés à la mer, pour le plus grand bonheur des requins. J’ignore si c’est vrai, mais c’est plausible.

La mention sur la fiche des ANOM

Une petite fille violentée, une vie fichue, une famille brisée, bref un terrible gâchis qui a dû laisser des traces.

Je ne pense pas qu’il y ait d’autres descendants de ce couple.

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bagne_de_Cayenne

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bagne_de_Toulon

Pour celles et ceux que ça intéresse, il existe un témoignage moins connu que celui du célèbre « Papillon ». Il s’agit des mémoires d’un anarchiste, Clément Duval, qui a réussi à s’évader et a fini sa vie à New York. J’ai eu la chance de trouver cet ouvrage, parfois un peu décousu, mais qui constitue une mine d’informations sur le bagne, les brimades, les tentatives d’évasion, etc. Le titre est « Moi, Clément Duval, bagnard et anarchiste », présenté par Marianne ENCKELL, spécialiste du mouvement anarchiste.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_Duval

Toutes ces Françoise !

Je profite de ce 9 mars où on fête les Françoise pour diriger le projecteur sur celles de mon arbre (j’en compte 438 !) et plus particulièrement les Françoise DEGENNE, mes homonymes.

Je n’ai pas oublié cette « première fois » quand, adolescente, je tournais les pages d’un registre à la mairie de Saint-Pierre-de-Maillé ; j’en étais vraiment au tout début de mes recherches, et je n’avais jamais eu l’occasion de consulter un registre d’état civil. En tournant une page, j’ai vu dans la marge « acte de décès de Françoise Degenne » ! Je dois avouer qu’à 16 ou 17 ans, quand on ne s’y attend pas, c’est assez troublant. Depuis, j’en croise régulièrement, et sans être blasée, je suis moins surprise.

En l’état actuel de mes recherches, nous sommes 14, dont 3 qui sont mes ancêtres directes. C’est sur elles que je vais tenter de dire ce que je sais, et c’est assez succinct parce qu’il faut remonter loin dans le temps…

Françoise DEGENNE, ma sosa 2587, était l’épouse d’Antoine RIBREAU. Je ne connais que leurs dates de décès et pour Françoise, c’était quelques années après Antoine, le 25 août 1689 à Chenevelles, à côté de Châtellerault.

Décès de Françoise DEGENNE en 1689

Ils ont eu cinq enfants, trois garçons (Charles, Fulgent et Antoine) et deux filles (Jacquette, ma sosa 1293, et Louise), tous nés à Chenevelles, entre 1652 et 1664.

Ensuite, c’est une Françoise DEGENNE, sosa 2647, qui est née le 22 mai 1626 à Vouneuil-sur-Vienne, du mariage de Fulgent DEGENNE et Perrine ROBIN, mes sosa 5294 et 5295, dont je ne sais rien, sinon qu’une autre fille, Jehanne, est née en 1635 à Châtellerault, paroisse Saint-Jean-l’Évangéliste. Il y a probablement eu d’autres enfants, mais je ne les ai pas (encore) trouvés.

Baptême de Françoise DEGENNE en 1626

Cette Françoise a épousé Noël (ou Thomas) GASCHARD, qui était tisserand et veuf de Claire ARNAULT, décédée en 1661. Françoise et Noël/Thomas ont eu trois enfants : Noël, François et Jeanne, ma sosa 1323, tous nés à Availles-en-Châtellerault entre 1662 et 1669.

Françoise, dite « veuve Gaschard », est décédée le 24 février 1707 à Availles-en-Châtellerault, quelques années après Noël/Thomas.

Décès de Françoise DEGENNE en 1707

Sur ma troisième homonyme, une Françoise DEGENNE qui est ma sosa 5185, c’est le noir presque complet. Je ne dispose que du nom de son époux, Jehan DEGENNE. Je ne leur connais que deux enfants : Fulgente née en 1633 et Catherin, mon sosa 2592, né en 1635, les deux à Availles-en-Châtellerault.

Les maigres informations dont je dispose…

Je leur suis reconnaissante d’avoir été aussi vaillantes et d’avoir résisté à tous les dangers qui les guettaient pour me permettre d’être là aujourd’hui.

L’embrouille

Peu de généalogistes amateurs ont échappé à ces actes qui peuvent remettre en question toute une branche ; j’en ai connu plusieurs par le passé et ce n’est certainement pas terminé. On s’arrache quelques cheveux, mais dans le fond, on aime bien ces ancêtres qui nous résistent.

Le cas du jour, c’est Marie Suzanne HERBAULT. C’est ma sosa 167, la fille de Fulgent HERBAULT, notaire et procureur de la châtellenie de Monthoiron, et de Marie DUBOIS. Pour l’anecdote, le couple s’est marié le 1er février 1758 à Chenevelles, à côté de Châtellerault, et Marie Suzanne est née le 19 février de la même année. Ils ont bénéficié d’une dispense pour la publication d’un seul ban au lieu des trois réglementaires, il était grand temps de régulariser la situation !

Le baptême de Marie Suzanne en 1758 à Chenevelles

Marie Suzanne s’est mariée le 6 février 1776, à Chenevelles, avec François SERREAU. L’acte de mariage ne mentionne que son frère.

Le mariage de François SERREAU et Marie Suzanne HERBAULT en 1776 à Chenevelles

J’ai également trouvé son décès, à l’âge de 79 ans, le 18 janvier 1838, toujours à Chenevelles. Elle était alors veuve de François depuis deux ans.

Jusqu’ici, tout allait très bien. J’ai eu la malheureuse idée de rechercher son frère et une ou deux sœurs dont je ne connaissais que les prénoms. Me voici partie dans les registres de Chenevelles. Je commence au mariage des parents en 1758, je passe sur la naissance de Marie Suzanne que je connaissais déjà, et en poursuivant, je tombe sur… son acte de décès, le 18 avril 1761… Zut ! Flûte ! Y aurait-il une autre Marie Suzanne que je n’aurais pas trouvée ?

L’acte de décès qui m’intrigue (pour ne pas dire autre chose)…

Je continue à explorer ce registre de 106 pages. Et le 30 juillet 1762, je tombe sur l’acte de décès de Marie DUBOIS, la mère, quelques jours après la naissance d’une autre fille, Anne, le 15 juillet 1762 qui ne vivra que deux ans. J’ai donc un gros problème et de maigres hypothèses : d’autres enfants, éventuellement nés hors mariage ? Un remariage du père associé à une confusion de monsieur CHAMPION, le curé du village ? Beaucoup trop de Fulgent HERBAULT mariés à des demoiselles DUBOIS ? Des jumelles ?

Vérifications faites, pas d’enfants hors mariage, pas, à ma connaissance, de remariage du père et pas de mention de jumelles. Quant aux Fulgent HERBAULT mariés à des demoiselles DUBOIS, il y en a d’autres, mais pas au même endroit.

Je commence néanmoins par vérifier l’acte de mariage (1776) de Marie Suzanne qui ne mentionne donc pas son père. Seule indication : elle est assistée de son frère, Fulgent, même prénom que le père et dont je n’ai pas l’acte de baptême. Ah. J’ai le mariage de ce frère avec Marie Rose ROUGER en 1778 (ils divorceront en 1800) où il est bien dit qu’il est le fils de « feu Fulgent HERBAULT » et de « défunte Marie DUBOIS ». Le mariage a eu lieu à La Chapelle-Roux, une paroisse de Chenevelles. Fulgent HERBAULT père étant décédé en 1772, le fils assiste sa sœur lors de son mariage. Logique. Mais Marie Suzanne ? Qu’est-ce que c’est que cet acte de décès qui vient tout gâcher ?!

Un des actes consultés concernant Fulgent HERBAULT fils me dit qu’il est né le 25 décembre 1760, mais je n’en trouve pas trace à Chenevelles, pas plus qu’à La Chapelle-Roux ou à Monthoiron. J’ai trouvé d’autres informations sur lui, il était militaire de carrière (nommé capitaine porte-étendard de la garde du Directoire le 5 prairial an VI, par exemple), mais ce n’est pas lui qui m’intéresse aujourd’hui.

Je reprends, à tout hasard, l’acte de décès de Marie Suzanne en 1838, mais c’est pour constater que je ne me suis pas trompée, il est bien dit qu’elle est la fille de Fulgent HERBAULT et de Marie DUBOIS.

Acte de décès de Marie Suzanne HERBAULT en 1838 à Chenevelles

Le mystère reste entier. Tant pis pour moi, je ne connaîtrai peut-être jamais le fin mot de l’histoire, mais il y a un aspect positif à ces recherches, c’est que j’ai pu éliminer un bout d’ascendance erronée et débloquer (un peu) cette branche HERBAULT. Quant à la branche DUBOIS, je frémis à l’avance d’avoir à rechercher une « Marie DUBOIS » parmi les centaines (milliers ?) qui existent, en connaissant seulement le prénom de son père (Antoine)…

« Le mystère fait tout le piment de la recherche. »

(généalogiste anonyme d’origine tourangelle et poitevine)

Encore un cousin célèbre !

Je fais une pause dans mes recherches pour évoquer une parenté (très lointaine) avec Rodolphe SALIS par la branche GUÉRIN de ma généalogie, celle de ma grand-mère paternelle. Le nom n’évoquera probablement pas grand-chose chez beaucoup, mais si je mentionne le Cabaret du Chat noir et surtout, si je montre l’affiche mondialement connue, alors là, ça devient plus concret. On est dans le domaine de l’anecdote, certes, mais ces cousinages avec des « célébrités » permettent de découvrir des branches collatérales pas toujours exploitées, et puis c’est bon pour la culture générale !

Qui n’a jamais vu cette affiche ?

Oui, le fondateur de ce fameux cabaret était châtelleraudais ! Notre couple d’ancêtres communs remonte au XVIIe siècle, il s’agit de Macé GUIGNARD, notaire de son état, et Marie MATHORAIS, mes sosa 2618 et 2619. Je sais d’eux que Macé est décédé en 1691 à Senillé, à côté de Châtellerault, et Marie quelques années avant, en 1679. Ils ont tous les deux été enterrés dans l’église Saint-André. En revanche, je n’ai pas trouvé trace de leurs baptêmes respectifs ni de leur mariage.

À gauche, les gens de la terre et à droite, les notables.

Je leur connais sept enfants dont les parrains et marraines semblent appartenir à un milieu de notables, probablement aisés. Leur fille Gabrielle, née en 1649, a pour parrain un notaire, François CARDINEAU et pour marraine Gabrielle ROBIN, l’épouse de M. GUILLON, fermier du Bournay ; Marie, née en 1653, a pour parrain Me LARCHER, contrôleur de l’artillerie et pour marraine Marie LEJUDE, épouse de M. DU BOULAY ; quant à Madeleine, née en 1657, elle a pour parrain un marchand, H. Louis GUILLON, et pour marraine, une demoiselle Madeleine DUPRÉ. Deux autres filles sont nées, mais je n’ai pas trouvé leur baptême, il s’agit de Françoise, ma sosa 1309, et de Renée. Il y a aussi deux garçons dans cette fratrie : Charles qui sera prêtre, et René, notaire royal, qui épousera Gabrielle FRADIN, de Leigné-les-Bois, les ancêtres de Rodolphe SALIS.

En 1672, René GUIGNARD, notaire royal, épouse Gabrielle FRADIN, dont on peut penser qu’elle est la sœur de François, mon sosa 1308, mais malheureusement leur acte de mariage n’est pas filiatif.

Leur fils René est né le 14 décembre 1673 à Availles-en-Châtellerault. En 1699, à Châtellerault, il épouse Marie Thérèse PIAN. René est « avocat en parlement et au siège royal ». Le père de Marie Thérèse, Antoine PIAN, est dit marchand, sieur de l’Aumosne. Je n’ai pas cherché les fratries de ces collatéraux, mais ils ont eu une fille ci-dessous.

Jeanne Marie Thérèse GUIGNARD est née en 1700 à Châtellerault. Elle épouse Louis Jacques SIMON en 1717 à Châtellerault. Il est dit sieur de la Boulaye. Son père, Isaac Simon, sieur de Beauchêne, est « capitaine au régiment d’Angoumois, conseiller du roi, élu en l’élection de Châtellerault ». On navigue dans un certain milieu…

Par ailleurs, bien que Louis Jacques soit mort jeune, à 32 ans, et n’ait été marié que 12 ans, j’ai trouvé 9 enfants pour ce couple ! Parmi eux, une fille, Marie Jeanne, née à Châtellerault, baptisée en l’église Saint-Jacques.

Marie Jeanne SIMON (1722-1787) va épouser Jacques CONTREAU, un marchand cirier, également sieur de la Coudraye, en 1745, avec qui elle aura 10 enfants… dont tous les parrains sont des marchands. Poursuivons avec Pierre CONTREAU, celui des enfants qui nous concerne.

Pierre CONTREAU, est né en 1757 et décédé en 1831, à Châtellerault. Il est marchand, sans précision. En 1780, Pierre épouse Marie Louise BEAUPOIL, en l’église Saint-Jean-Baptiste. Elle a 20 ans. Elle est la fille de Hilaire BEAUPOIL et de Marie Olive BOTTEREAU, un autre couple de marchands de Châtellerault. Pierre et Marie Louise ont eu au moins 4 enfants, dont une Julie, qui suit.

Julie CONTREAU (1787-1868) a 20 ans quand elle épouse Salis SALIS, un pâtissier traiteur suisse, né dans le canton des Grisons en 1777 ! Il serait, et je mets au conditionnel parce je ne suis pas en mesure de le confirmer, le fils d’un autre Salis SALIS et de Suzanne PRÉVOST. Comment a-t-il atterri à Châtellerault ? Aucune idée, mais ce serait amusant de lancer cette recherche. J’ai essayé de dénicher son acte de naissance, mais trouver le bon endroit quand on ne parle ni allemand ni italien est assez compliqué. Salis est décédé à Châtellerault en 1828, il n’avait que 50 ans. Julie et Salis ont eu au moins 4 enfants, dont Louis SALIS.

Louis SALIS (1818-1897) est né et décédé à Châtellerault. Il était confiseur (on reste dans les sucreries). En 1848, il épouse Joséphine Jeanne CAUSSIN, fille de Louis Clovis CAUSSIN, un vérificateur des poids et mesures, et de Marie Rosalie CIROTTEAU, à Poitiers d’où est originaire la famille CAUSSIN. Le couple aura au moins 6 enfants, dont Rodolphe Constant Maximin.

Rodolphe SALIS

Rodolphe SALIS est né à Châtellerault le 30 mai 1851. C’est le 2e de la fratrie. D’après sa fiche sur Wikipédia, il arrive à Paris en 1872. En septembre 1881, dans le XVIIIe arrondissement, il épouse Marie Gabrielle THIENNET, une Berrichonne originaire de Valençay, fille d’un instituteur et d’une mère « sans profession ».

Je ne savais pas si Rodolphe et Marie Gabrielle avaient eu des enfants, aucun site consacré à Rodolphe n’en mentionne et son union avec Marie Gabrielle est souvent omise. Mais j’ai lancé une petite recherche et appris qu’ils avaient eu trois enfants :

Françoise Geneviève Sara, née tout juste un mois après le mariage, donc en octobre 1881 à Paris. Françoise se mariera à Châtellerault, en 1902, avec Eugène RANCHÉ, un propriétaire de Pleumartin.

Une autre fille, Radegonde Marie Anne, est née en 1885 à Paris, mais elle est morte en bas âge à Châtellerault.

Et enfin un garçon, Jacques Louis Jean Rodolphe, né en 1886 à Paris, qui semble avoir passé sa vie à Saint-Germain-en-Laye où, d’après les mentions marginales qui figurent sur son acte de naissance, il s’est marié en 1943 avec Juliette MILSANT, et où il est décédé en 1963.

Rodolphe SALIS est décédé à Naintré (à côté de Châtellerault) en mars 1897, il avait 45 ans.

Quel faire-part de décès !

D’après ce que j’ai trouvé, Marie Gabrielle THIENNET s’est remariée à Paris en 1899 avec Léon RUSSEIL, un professeur d’anglais qui exerçait dans un collège de Châtellerault. Ils figurent tous les deux, avec les deux enfants de Rodolphe, sur le recensement de 1901 à Naintré. Marie Gabrielle est décédée en 1932 à Châtellerault.

Sources :

Les archives de Paris, de la Vienne, de l’Indre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rodolphe_Salis

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chat_noir

La plupart des photos de cet article ont été prises lors de l’exposition sur Le Chat Noir à la Manufacture de Châtellerault.

N° 1 – Baptême de Jacques MOREAU (sosa 66)

J’inaugure une nouvelle rubrique !

En effet, il arrive régulièrement qu’un ancêtre donne plus de fil à retordre que les autres. C’est le cas pour Jacques MOREAU (sosa 66) dont je n’arrive pas à trouver le baptême, malgré de très nombreux épluchages de registres, y compris en essayant d’imaginer des orthographes fantaisistes. Et puis ce n’est pas un nom rare, c’est le moins qu’on puisse dire, ce qui complique encore davantage les recherches.

Je connais ses parents, sa fratrie, son épouse, ses enfants, je sais quand il s’est marié et où et quand il est décédé, mais le baptême m’échappe encore !

Il est le fils de Jean MOREAU (sosa 132) et Marie BRUNEAU (sosa 133) qui se sont mariés le 27 juillet 1745 à Posay-le-Vieil, ancienne paroisse rattachée à La Roche-Posay en 1806. Jean MOREAU est né à Posay-le-Vieil et Marie BRUNEAU à Pleumartin, on reste vraiment dans des paroisses très proches, dans une zone géographique restreinte.

Jean MOREAU et Marie BRUNEAU ont eu 6 enfants :

Marie, née le 2 août 1746 à Posay-le-Vieil, qui épousera Sylvain CHANGOBERT en 1776 à Vicq-sur-Gartempe.

Louise, née le 9 mars 1749 à Posay-le-Vieil, et décédée le 11 novembre de la même année.

Louis, né le 19 mars 1751 à Posay-le-Vieil, dont je perds la trace ensuite.

Jeanne, née le 28 décembre 1753 à Pleumartin, idem.

Marie Magdelaine, née le 15 février 1760 à Pleumartin, qui épousera Gabriel AUZILLEAU en 1785 à Pleumartin.

Il y a donc une période de 7 ans entre les deux dernières naissances (Jeanne en 1753 et Marie Magdelaine en 1760), et je peux supposer que la naissance de « mon » Jacques a eu lieu dans cet intervalle. Il est probable que la famille ait vécu ailleurs qu’à Posay-le-Vieil et Pleumartin. Mais où ?

De Jacques, je sais également qu’il a épousé Marie PETIT-CLAIR (PETIT-CLERC) en 1792 à Pleumartin.

Il est décédé le 8 octobre 1841 à Saint-Pierre-de-Maillé, l’acte le dit âgé de 90 ans, c’est certainement approximatif, mais ça permet de situer sa naissance autour de 1751. Il était tisserand, veuf de Marie PETIT-CLAIR, elle-même décédée à Vicq-sur-Gartempe en 1838. Les 6 enfants du couple sont nés à Vicq-sur-Gartempe à l’exception de l’aîné qui a vu le jour à Pleumartin.

Acte de décès de Jacques MOREAU – 8 octobre 1841 Saint-Pierre-de-Maillé

Je me disais aussi que si le curé et la famille avaient bien évalué son âge au décès, le Louis né en 1751 aurait pu changer de prénom. Après tout, ce n’était pas si rare. Mais… ce Louis « frère de l’époux » est présent au mariage de Jacques, je peux donc renoncer à cette piste.

Je n’ai pas trouvé les Tables de succession sur le site des Archives départementales de la Vienne pour 1841 et Saint-Pierre-de-Maillé, la réponse y est peut-être…

Si vous croisez Jacques MOREAU dans les registres, dites-lui que je le cherche et que j’ai des explications à lui demander !

Cousinage avec Pierre-Gilles de GENNES

On m’a souvent posé la question. Vous êtes de la famille de… ? Je répondais toujours que non, pas à ma connaissance, d’autant plus que son ascendance paternelle, toute poitevine qu’elle soit, ne se situe pas dans la même classe sociale que mes aïeux. Il y a une grosse différence entre des notables aisés de Poitiers et des journaliers plus ou moins pauvres vivant dans les villages situés plus au nord, autour de Châtellerault. J’en étais restée là, mais je prévoyais d’approfondir quand même, un jour. Et puis en rouvrant un classeur, je suis tombée sur sa généalogie, publiée dans un ancien numéro d’Hérage, la revue du Cercle généalogique poitevin. Et ce ne sont pas les DEGENNE(S) mentionnés qui ont attiré mon regard, mais des noms de villages où j’ai pléthore d’ancêtres : Leigné-les-Bois, Saint-Pierre-de-Maillé, Chenevelles, Vicq-sur-Gartempe. En y regardant de plus près, j’ai reconnu des noms et après vérification, ce sont bien des sosas !

La généalogie de Pierre-Gilles de GENNES sur le site Généastar est partielle, les recherches n’ont porté que sur une branche, et c’est bien dommage.

Pierre-Gilles de GENNES,
prix Nobel de physique en 1991

Comme je suis devenue assez très méfiante vis-à-vis de ce qu’on peut trouver sur les arbres publiés en ligne, et que certains sont très incomplets, n’indiquent pas de source ou sont carrément farfelus, je me suis dit que j’allais tout reprendre et tout vérifier.

J’ai tout de même supposé que les toutes premières générations étaient étayées et je suis partie de son sosa 8, à savoir Oscar Pierre Louis Alexis de GENNES, qui a épousé Augustine Françoise Émilie BRAULT en 1849 à Luzé (37). J’ai commencé à chercher la naissance d’Oscar à Champigny-sur-Veude (37) en 1826, comme l’indiquait un arbre sur Généanet, mais c’était une information erronée, j’ai donc ouvert le registre des mariages de Luzé où j’ai trouvé les bonnes dates de naissance. (Note à moi-même : continuer à vérifier, vérifier, vérifier)

Oscar est bien né à Champigny-sur-Veude le 16 janvier 1819 (et non 1826). L’acte de naissance donne ses prénoms dans le bon ordre, Pierre Louis Alexis Oscar, et son patronyme est orthographié Degênne, mais une note marginale précise que « selon jugement du tribunal de Chinon du 9 juillet 1873, le nom patronymique ci-contre doit être écrit de Gennes avec un petit d et un grand G » ! Il est le fils de Louis Alexis DEGENNE SANGLIER, âgé de 32 ans, propriétaire. Son épouse a 29 ans et s’appelle Adélaïde Églantine de SANGLIER (c’est sa cousine germaine et d’après le Dictionnaire historique, biographique et généalogique des familles de l’ancien Poitou, Tome 2, p. 166, Louis Alexis a promis à son oncle – et beau-père – qu’il conserverait son patronyme, d’où le DEGENNE SANGLIER).

Cet acte de mariage à Luzé, pas très loin de Champigny-sur-Veude, me donne quelques informations : le 9 mai 1849, à 9 heures du matin, les futurs époux se présentent à la mairie de Luzé. Pierre/Oscar DEGENNES est dit propriétaire et résidant à Champigny-sur-Veude. Son père est présent, mais pas sa mère, décédée. Sa future, Augustine Françoise Émilie BRAULT, est née le 4 juin 1830. Elle a 18 ans, son père est décédé en 1834 à l’âge de 74 ans ! Sa mère, Émilie de MARAN est « présente et consentante ».

La Sainte Chapelle de Champigny-sur-Veude, l’une des sept saintes chapelles subsistant en France, est construite sur le modèle de la Sainte Chapelle de Paris.

J’ai trouvé l’acte de naissance d’Augustine. Les personnes qui accompagnent le père, propriétaire, domicilié au lieu dit La Piocherie à Luzé, pour déclarer la naissance sont huilier et sacristain, a priori pas des notables.

Les deux époux sont décédés la même année. Oscar en avril 1886 à Poitiers, et Augustine à… Chateaubriand (44) en novembre. Les déclarants étaient, pour Augustine, un médecin et un clerc de notaire. Que faisait-elle en Loire-Atlantique ? Il semble qu’un de ses enfants s’y soit installé.

Je m’arrête là pour la branche paternelle, les informations sont faciles à trouver sur Internet, les diverses branches de GENNES sont bien répertoriées. Je vais poursuivre à partir d’Augustine BRAULT puisque c’est elle qui me mènera à mes propres ancêtres.

Les parents d’Augustine : Augustin BRAULT, marié en 1828 à Émilie de MARANT (de MARANS, MARANS) à Saint-Pierre-de-Maillé. Augustin est né en 1760 à Champigny-sur-Veude, il avait donc 68 ans quand il a épousé Émilie, qui n’en avait que 35. Je crois que je préfère ignorer les tractations qui ont précédé cette union. Je doute qu’on ait beaucoup parlé d’amour et je n’ai pas réussi à mettre la main sur le contrat de mariage.

Les parents d’Augustin étaient François BRAULT (1718-1784), « avocat conseiller du roy en l’élection de Richelieu » et Jeanne AURIAU, qui appartient vraisemblablement à une branche AURIAU aisée de notables et d’hommes de loi, de Mirebeau (86) et alentour. Parenthèse : comme pour les DEGENNE, ma branche paternelle, je constate souvent qu’un même patronyme se retrouve dans des mondes, des classes sociales, parallèles. « Mes » AURIAU, branche maternelle, ne sont pas pauvres, certains sont même assez aisés, mais ils restent des gens de la terre et n’ont a priori rien à voir avec leurs homonymes magistrats/bourgeois. Peut-être existe-t-il une origine commune, avec des branches qui s’en sortent mieux que d’autres ou prennent des directions différentes ? J’aimerais bien le savoir. Fin de la parenthèse.

Je laisse cette branche BRAULT-AURIAU de côté pour partir dans le Berry avec Émilie de MARANT, originaire de Néons-sur-Creuse, dans l’Indre, à quelques encâblures de Saint-Pierre-de-Maillé et Vicq-sur-Gartempe. Émilie est née en 1793. Elle a épousé Augustin BRAULT à Saint-Pierre-de-Maillé en 1828, le même jour que son frère François qui a épousé Claire DEVEZIEN de CHAMPAGNE.

Les parents d’Émilie sont Joseph Sylvain (de) MARANS et Françoise BLÉREAU. Je n’ai pas trouvé ce que faisait Joseph Sylvain dans la vie, mais son père est qualifié d’« écuyer, seigneur de Saint-Mars ». C’est son épouse qui me permet de remonter encore d’une génération. Françoise est la fille de Pierre BLÉREAU, un chapelier dont le père, également nommé Pierre, est maître chapelier, probablement au Blanc (36), et le frère de Françoise qui s’appelle François est aussi chapelier, mais à Pleumartin. On a du mal à imaginer que ces villes et villages qui peinent aujourd’hui à faire vivre des petits commerces aient connu des jours si différents, probablement florissants, avec des métiers aussi divers.

Françoise est donc la fille de Pierre BLÉREAU et de Madeleine BOURIOT qui se sont mariés en 1773 à Saint-Pierre-de-Maillé. Madeleine est issue du mariage de Pierre BOURIOT et Jeanne Rose MÉTAYER, tous deux de Saint-Pierre-de-Maillé. Les métiers ne sont pas toujours indiqués sur les actes, mais quand c’est le cas, on se régale : François MÉTAYER, le père de Jeanne Rose était « cuisinier de monsieur d’Argence » et sa mère, Madeleine COTET, était « femme de chambre de madame d’Argence ». La famille d’Argence vivait à Chenevelles, où le couple s’est marié.

Pierre BOURIOT et Jeanne Rose ont eu trois filles, mais Jeanne Rose est morte jeune, peu après la naissance de la dernière. Madeleine avait 6 ans. Quant à Pierre BOURIOT, il appartient à la nombreuse descendance de Pierre BOURIOT et Marie GUIOT, neuvième d’une fratrie de onze. Pierre et Marie sont mes sosa 582 et 583. Leur fille Marie, sœur de Pierre, est ma sosa 291, mariée à Guillaume RIPOTEAU.

Le lien avec l’ascendance de Pierre-Gilles de GENNES se trouve donc là.

Je n’ai que quelques bribes d’informations sur les générations antérieures.

Pierre BOURIOT, sosa 582, est le fils de Gabriel, sosa 1164, décédé en 1690 à l’âge d’environ trente ans, et de Perrine TARDY, sosa 1165. Je ne connais que les parents de Perrine, soit Jean TARDY, sosa 2330, et Jeanne GAILLARD, sosa 2331, décédée en 1680. Les BOURIOT/TARDY sont de Saint-Pierre-de-Maillé.

Les parents de Marie GUIOT sont Gabriel, sosa 1166, et Catherine GOUDON, sosa 1167. Ils se sont mariés à Leigné-les-Bois le 6 septembre 1673, sans indication de leur filiation…

Voilà pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas mes sosas par cœur !

Je cousine donc avec un De GENNES sans lien avec mes DEGENNE !

Arsène et Jean LAMBERT, résistants et déportés

À Châtellerault, il existe une rue Arsène-et-Jean-Lambert. À Lencloître, il existe un collège Arsène-Lambert et une rue Arsène-Lambert. Et des Lambert, j’en ai pas mal dans mon arbre, puisque c’est la branche qui démarre avec mon arrière-grand-mère maternelle, Augustine Françoise LAMBERT, ma sosa 15. Alors évidemment, j’ai voulu savoir si nous avions une parenté avec Arsène et Jean. Je l’ai trouvée et j’en suis ravie, parce que ce sont des personnes admirables.

L’ascendance LAMBERT

J’ai réussi à remonter cette branche sur plusieurs générations. La plus ancienne est la onzième (par rapport à moi) et c’est le couple André LAMBERT et Renée FOREST, mes sosa 1920 et 1921. Je n’ai pas de dates de naissance, de mariage ni même de décès pour eux, mais je leur connais cinq enfants, dont au moins quatre sont nés à Sérigny, dans le nord de la Vienne : Jacques (date de naissance inconnue), Marie (1654), Vincent (1656), André (1657) et Perrine (1659).

Leur fils Vincent LAMBERT (sosa 960), né en 1656 à Sérigny, a épousé Jeanne DROUTEAU en 1684 à Faye-la-Vineuse, à quelques kilomètres de Sérigny, et je connais neuf enfants à ce couple, a priori tous nés à Sérigny (les registres sont parfois lacunaires ou peu lisibles). Ce sont Jeanne, dont je n’ai pas réussi à trouver le baptême, mais dont l’acte du premier mariage confirme la parenté, Jacq(ues) né en 1684, Vincent né aux alentours de 1689, Marie née en 1692 et décédée en 1694, Denis né à Faye-la-Vineuse en 1695, Vincende qui vécut quelques semaines en 1696, Gilles né en 1697, Marie en 1699 et Jean en 1701, les trois derniers à Sérigny.

C’est Denis LAMBERT qui est mon ancêtre, sosa 480. Il est donc né à Faye-la-Vineuse le 18 février 1695. Tous ces villages tiennent dans un mouchoir de poche, les distances sont courtes. Ils étaient artisans ou gens de la terre et certainement amenés à se déplacer dans un court rayon autour de leur résidence. Denis est donc allé jusqu’à Razines, en Indre-et-Loire, à quelques kilomètres de Faye-la-Vineuse et donc de Sérigny, pour y épouser Françoise PERCHERON le 5 février 1728. Françoise y est née le 6 janvier 1701, de Louis PERCHERON et Renée DOUCIN.

Denis et Françoise auront, à ma connaissance, quatre enfants : Françoise, Pierre, Denis et Jean. On rencontre les mêmes prénoms de génération en génération et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Françoise, née et décédée à Sérigny le même jour en 1732, Denis né en 1733, Jean en 1736 à Faye-la-Vineuse, et Pierre dont j’ai fini par trouver la naissance le 13 décembre 1738, à Faye-la-Vineuse. L’acte précise qu’il a été « ondoyé au foyer à cause du danger de mort ». Denis, le père, est décédé le 10 septembre 1759 à Sérigny, Françoise lui a survécu jusqu’au 12 septembre 1775, date de son décès également à Sérigny.

Pierre LAMBERT (sosa 240) a épousé Perrine MONTIER (sosa 241) en 1762 à Sérigny. Perrine est vraisemblablement née à Faye-la-Vineuse en août 1736, mais je n’ai pas de certitude, l’acte est mal écrit et le nom de la mère quasi indéchiffrable. Ils ont eu six enfants : Pierre en 1763, Denis en 1764, Jean en 1765, Jacques en 1768, Marie en 1771 et Jean Joseph en 1774.

À son décès en 1783, Pierre LAMBERT avait 45 ans et était « fermier du prieuré de Gençay », Gençay étant un hameau de Sérigny situé à la limite de l’Indre-et-Loire. Perrine MONTIER lui a survécu jusqu’au 29 mars 1809.

Parmi leurs enfants, c’est Jacques LAMBERT (sosa 120) qui nous intéresse. Il est né le 11 août 1768 à Sérigny et en 1797, il épouse Jeanne FOUGÈRE (sosa 121), née le 18 mars 1774, aussi à Sérigny. Ces familles ne bougeaient pas beaucoup et se transmettaient les charges ou les terres.

Jacques LAMBERT et Jeanne FOUGÈRE forment le couple qui est à l’origine du cousinage avec Arsène LAMBERT. Ils ont eu 7 enfants, dont deux qui m’intéressent plus particulièrement, à savoir Pierre LAMBERT (1813-1894), mon sosa 60, propriétaire fermier à Saint-Christophe, à côté de Sérigny, et Charles LAMBERT, né en 1810 à Savigny-sous-Faye, autre village proche de Sérigny.

Cousinage côté LAMBERT

En réalité, il s’agit d’un double cousinage pour moi : Arsène LAMBERT est lié à la famille de ma grand-mère, et Thérèse BARBOTIN, son épouse, à celle de mon grand-père Robert AURIAU, lien évoqué dans l’article sur la descendance de Pierre Emmanuel AURIAU et Justine AUJARD.

Cousinage côté AURIAU

Les résistants

Arsène LAMBERT est né le 19 décembre 1895 à Saint-Christophe, le premier garçon après cinq filles ! Après lui naîtront un autre garçon et une sixième fille. Ses parents sont cultivateurs.

Il est mobilisé dès 1914, blessé en 1915, soigné à Rennes puis envoyé sur le front d’Orient. Il ne sera démobilisé qu’en 1919 avec le grade de sous-lieutenant suite à une formation accélérée à Saint-Cyr (Coëtquidan) en 1917. Il a obtenu la médaille d’Or de la Bravoure serbe et la Croix de guerre 1914-1918.

Démobilisé en 1919, il envisageait de poursuivre sa carrière militaire, mais une certaine Thérèse l’a fait changer d’avis, aussi il l’épouse, en 1920, à Lencloître. Thérèse BARBOTIN, fille d’instituteurs, est aussi institutrice. Ils auront quatre enfants : Jean, né en 1923, Aline en 1926, Pierrette en 1928 et Jacqueline en 1932. Arsène est nommé à Ouzilly, puis devient directeur d’école à Orches en 1922, directeur d’école à Lencloître en 1929 et enfin directeur d’école à Châtellerault à partir de 1936, d’abord de l’école Paul-Painlevé puis de l’école Henri-Denard, transformée depuis 2012 en Archives municipales et communautaires.

Il est de nouveau mobilisé en septembre 1939 comme capitaine de réserve. Blessé, puis capturé près de Saintes, il réussit à sauver sa compagnie. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire en juin 1939. Il reprend ensuite ses fonctions de directeur de l’école Henri-Denard à Châtellerault en octobre 1940. Dès 1941, il entre en résistance dans les réseaux « Marie Odile » et « Turma Vengeance » qui organisent des parachutages et des filières d’évasion du fait de la proximité de la ligne de démarcation. Son fils Jean l’aide aussi beaucoup, notamment pour trouver des endroits adaptés aux parachutages. En 1943, un ami d’Arsène écrit : « Depuis quelques mois, il était un des chefs de la résistance dans notre région, il connaissait les mots d’ordre de la radio de Londres… […] Et il poursuivait, ainsi que son fils, ses randonnées secrètes jusqu’à La Haye-Descartes, jusqu’à Tours, jusqu’aux maquis d’Indre-et-Loire. Il était de tous les parachutages d’armes de la région. Il hébergeait les représentants de Londres et les chefs de mission, et aussi les aviateurs accidentés et échappés quil cachait avant leur évacuation. »

Début 1944, la Gestapo se déchaîne dans la région. Jean LAMBERT, son fils, âgé de 21 ans et étudiant en mathématiques supérieures, est arrêté le 17 février et emprisonné à Poitiers sur dénonciation. Arsène n’accepte pas de l’abandonner et craint pour sa famille. Il reste et attend tous les matins son arrestation qui survient le 25 février, habillé dans sa tenue d’officier. Il refuse d’avouer quoi que ce soit et est lourdement torturé, battu, précipité du haut d’un escalier, frappé presque à mort et doit être envoyé à l’hôpital allemand de Tours où il restera un mois, pieds et poings liés, sans soins. Ensuite, après un passage au camp de Compiègne, il est envoyé en Allemagne, au camp de Neuengamme, dans la région de Hambourg, où il décèdera dans la deuxième quinzaine du mois d’avril 1945, très peu de temps avant l’évacuation des prisonniers du camp par les Allemands.

Il obtiendra à titre posthume la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d’argent et la médaille de la Résistance avec rosette.

Après être passé lui aussi par Compiègne, son fils Jean est déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz d’où il est transféré dans plusieurs autres camps avant d’arriver à Dachau. Le camp de Dachau est libéré par les Américains le 29 avril 1945, mais Jean, très malade (il a le typhus), doit être hospitalisé et il meurt quelques jours avant le 18 avril 1945 ; l’histoire raconte que le docteur polonais du camp avait utilisé la veille le dernier vaccin contre le typhus…, la vie ne tient vraiment qu’à un fil ! Dans un mot à sa mère, crayonné à la hâte et jeté sur le quai lors du passage du train de Poitiers en gare de Châtellerault, au moment de partir pour l’Allemagne, il écrivait : « Maman chérie, à Poitiers, j’ai souffert du froid, de la faim, des coups. Mais le moral reste inébranlable. Vive la France ! »

En 1947, la Société des amis d’Arsène LAMBERT édite un opuscule rappelant sa vie exemplaire et fait ériger une stèle à l’école Henri-Denard. La municipalité de Châtellerault donne son nom à la rue où se trouve cette école Henri-Denard. Puis en 1972, c’est la municipalité de Lencloître qui donne son nom à la rue de l’école élémentaire (voir photo) et en 1979, le nouveau collège est nommé Collège Arsène-Lambert.

La rue Arsène LAMBERT de Lencloître

N’oublions pas Thérèse BARBOTIN qui, grâce à une volonté de fer, a poursuivi sa carrière d’enseignante tout en élevant ses trois filles. Elle a également reçu plusieurs distinctions pour son action dans la Résistance. Elle est décédée en mars 1994.

Je ne peux pas terminer cet article sans parler d’une des filles d’Arsène et Thérèse. C’est Pierrette LAMBERT, qui était adolescente lorsque son père et son frère ont été arrêtés puis déportés. Elle est devenue une grande artiste, maintes fois récompensées pour ses créations de billets de banque et de timbres-poste, autant en France qu’à l’étranger. Je vous invite à consulter la page Wikipédia qui lui est consacrée, ainsi que l’article du Point qui retrace sa carrière : https://www.lepoint.fr/culture/le-fabuleux-destin-de-pierrette-lambert-dessinatrice-de-billets-de-banque-et-de-timbres-01-10-2019-2338724_3.php

J’en profite pour remercier ici Alain LE QUELLEC, petit-fils d’Arsène et Thérèse, fils d’Aline qui m’a fourni des documents et beaucoup d’informations sur notre branche commune.

Pour en savoir plus :

Vous trouverez une présentation du réseau Marie-Odile sur ce site très riche en documents : http://www.vrid-memorial.com/afficher/rubrique/25/Le-rseau-Marie-Odile/article/54/Prsentation-du-rseau.html

Il existe aussi plusieurs ouvrages qui traitent de la ligne de démarcation dans la Vienne et des activités de résistance, notamment ceux de Christian RICHARD et du colonel RÉMY (le dernier chapitre du tome 9 de son ouvrage sur la ligne de démarcation raconte Arsène LAMBERT).

Le CCHA (Centre châtelleraudais d’histoire et d’archives) propose également plusieurs articles sur la période de l’Occupation dans la région. http://ccha.fr/

Supplique des habitants de Crémille – Partie 3

Le vingt-quatre fructidor an onze (11 septembre 1803) de la république française, les habitants de Crémille font rédiger une supplique par les « notaires publics » de Pleumartin, à la porte de l’église Saint-Pierre de Crémille, à l’issue de la messe paroissiale.

Le « chateigner » planté par monsieur le curé « à la porte du pré » en 1774.
Il a tout entendu…

Vous trouverez les détails sur la supplique et des informations sur les habitants de Crémille dans la partie 1 et la partie 2.

Cette troisième et dernière partie concerne uniquement les personnes pour lesquelles je n’ai rien trouvé, ou si peu.

  • Ursin DE LA CHAUVELIÈRE : je n’ai rien trouvé, mais il est très certainement lié aux deux « veuves La Chauvelière » (voir la partie 2). Pourtant, il existe puisqu’il figure sur le recensement de 1836, âgé de 56 ans, qualifié de propriétaire cultivateur. Mais pas de mention d’épouse ni d’enfants…
  • Louis AUTEXIER : le patronyme est très courant dans la région, trop pour que je puisse deviner duquel il s’agit.
  • Aimond HILLERET : le prénom est rare, tellement rare que je n’ai rien trouvé. Il pourrait cependant être lié aux autres HILLERET mentionnés dans la partie 2.
  • Rose ROUZEAU : je n’ai pas trouvé de Rose parmi les ROUZEAU croisés.
  • L. ROUZEAU et Louis ROUZEAU le jeune : ils sont certainement liés aux autres ROUZEAU. Un Louis ROUZEAU a épousé une Marie BOISDIN en 1755 à Crémille, mais je n’ai pas réussi à savoir exactement qui était qui…
  • René MERLE : Le seul qui pourrait correspondre est né en 1706, je doute qu’il soit devenu presque centenaire !
  • Anne ROUZEAU : il pourrait s’agir de la fille de Louis ROUZEAU et Anne DEBAIN, qui épousera Louis REBICQ en 1815 à Pleumartin. Sans garantie…
  • Marie DEBAIN : il y en a beaucoup trop à la même période et dans les environs.
  • Catherine ROUZEAU : vraisemblablement une fille de Louis ROUZEAU et Anne DEBAIN, cités plus haut, comme sa sœur Anne
  • Boisdin : Là, je ne peux rien faire…

Et à partir d’ici, la liste de ceux qui ne savent pas signer, et qui restent mystérieux.

  • Louise BOISDIN : j’ai trouvé deux homonymes, nées l’une en 1721 et l’autre en 1739, les deux à Pleumartin, mais sans autre précision, je ne peux qu’envisager une parenté avec la famille de Marie BOISDIN (voir partie 2).
  • Marie MARTUCHON : ce patronyme ressemble à un surnom. Je n’ai rien trouvé.
  • Jean REBICH : il y a beaucoup de REBIC, avec différentes orthographes.
  • Marie CLÉMENCEAU, PIERRE CLÉMENCEAU : beaucoup de CLÉMENCEAU également dans ce secteur, sans mention d’âge ou de lien particulier, impossible de savoir.
  • René HENNETEAU : même remarque.
  • Françoise HENNETEAU : le patronyme est fréquent dans cette paroisse, j’ai des HENNETEAU dans mon arbre, mais faute d’autres éléments, je n’ai pas pu y rattacher Françoise.
  • Marie AUTEXIER : c’est la même chose pour AUTEXIER, le patronyme est fréquent.
  • Marie VAUCELLE la « jeunne » : Vraisemblablement liée à celle de la partie 2, mais de quelle façon ?
  • Marie GIRAULT : là encore, mystère. Peut-être liée aux autres GIRAULT présents, mais comment ?
  • Bonaventure GIRAULT : même chose, d’autant plus difficile que Bonaventure est un prénom que j’ai vu attribuer à des filles ET à des garçons…
  • Marie BERLOQUIN : pourrait être la fille de Marguerite… (voir partie 1)
  • André GARDIEN : s’agit-il du André GARDIEN qui épousera Jeanne SAIVEAU en 1808 à Pleumartin ? C’est assez probable, mais impossible à confirmer.
  • la Vve GARDIEN : là encore, on peut supposer qu’elle est la mère d’André, mais sans certitude absolue.
  • Marie TREPREAU, Jean TREPREAU : ces deux personnes appartiennent probablement à la vaste famille TREPREAU, mais sans autres précisions, le mystère demeure entier.
  • Jean JOSEPH : il pourrait s’agir d’un fils de Jean JOSEPH et Gabrielle CARRÉ, mes sosa 262 et 263, né en 1743 à Crémille.
  • Marie JOSEPH : je n’arrive pas à la situer. S’agit-il d’une fille de Jean et Gabrielle que je n’aurais pas trouvée ? Je n’en sais vraiment rien.
  • la Vve MERLE, Madeleine MERLE, Marie MERLE, Georges MERLE : j’ai préféré les regrouper, ils appartiennent vraisemblablement à la même famille. Mais sans précision supplémentaire, je ne peux pas les relier à mon arbre où sont déjà perchés plusieurs MERLE, ah ah !
  • Anne ROI : le nom est trop courant, je n’ai rien trouvé de pertinent.
  • Jean BLAUD : j’ai trouvé un mariage en 1782 à Posay-le-Vieil qui pourrait « coller », avec une Marguerite HENNETEAU, mais sans savoir quel âge il a, restons prudent.
  • Louis CARRÉ, Marie CARRÉ, Madeleine CARRÉ : j’ai également associé ces trois noms, mais sans pouvoir non plus les relier aux nombreux autres CARRÉ, faute de précisions.
  • Joseph GAULTIER, Marie GAULTIER : le père et la fille ? le frère et la sœur ? Un Joseph GAULTIER a bien épousé une Marie GUILLÉ à Crémille en 1770, alors si on envisage que les notaires ont simplifié et attribué le même patronyme aux deux… Mais c’est trop incertain.
  • la Vve PINDRAIS, Louis PINDRAIS : même chose ici, il s’agit peut-être de la mère et du fils. Je n’ai pas trouvé parmi les informations que je possède.
  • Marie ADHUMEAU : le nom est répandu dans la paroisse et le prénom plus que courant…
  • André HENNETEAU, Françoise HENNETEAU, Pierre HENNETEAU, Honorée HENNETEAU : je présume, une fois de plus, qu’ils appartiennent à la même famille. Le patronyme est très répandu à Crémille, mais je ne les relie pas.
  • Louis ROUZEAU Père : il est très possible qu’il soit le beau-père de Jeanne DEBAIN (voir partie 2).
  • François PRÉVOST : je n’ai rien trouvé de pertinent.
  • Marie BRIOLLET Vve GAILLARD : malgré la différence de prénom, il est fort probable que ce soit la mère de Denis cité dans la partie 2. Et peut-être aussi celle d’André (id°).
  • Jeannette FAINÉANT, Françoise FAINÉANT : elles sont probablement des filles du couple FAINÉANTBACHELIER (voir partie 2).
  • Jeanne BROUILLARD : j’en ai trouvé plusieurs, dont une mariée en 1764 à Posay-le-Vieil à un Louis CLÉMENCEAU. Je ne m’avancerai pas davantage.
  • François PEINDRAIS, Jeanne PEINDRAIS : même chose que pour d’autres. S’agit-il du père et de la fille, du frère et de la sœur ? Impossible à dire.
  • Marie BROUILLARD : je ne sais pas non plus à qui l’associer…
  • Pierre du PETIT MAGNY : le patronyme est fréquent à Crémille, mais je n’ai pas trouvé de Pierre à cette période.
  • Marie ECHEVARD : le patronyme est courant aussi dans cette partie de la Vienne, on le trouve à Pleumartin, Leigné-les-Bois et dans les communes voisines. Le prénom n’aide pas vraiment…
  • Madelaine GAILLARD : le nom et le prénom sont trop courants, mais elle fait probablement partie de la même famille que les GAILLARD déjà mentionnés.
  • Marie VOLLET : je n’ai absolument rien trouvé, je n’ai jamais vu ce patronyme dans la région. Est-ce une erreur, un surnom ? Une incompréhension des notaires ?
  • Marie CESVEAU, Pierre CESVEAU, la Vve Louis CESVEAU, Charles CESVEAU : j’ai regroupé ces noms également. Ils sont vraisemblablement liés, même si je n’ai pas trouvé de trace pertinente du Louis CESVEAU (plus probablement SAIVEAU).
  • Jacques DESLANDES : une piste, peut-être, et en tenant compte des noms suivants, avec ce Jacques DESLANDES qui a épousé une Marie Anne COLET à La Roche-Posay en 1762, car sa mère s’appelait HERBAUX.
  • André HERBAULT, Marie HERBAULT : il est fort possible qu’ils soient apparentés au Jacques DESLANDES ci-dessus, mais j’ignore les liens exacts. Et je me trompe peut-être complètement…
  • Louis HENNETEAU : eh bien, je me répète, mais compte tenu du nombre de HENNETEAU et de Louis, je ne peux vraiment pas m’avancer.
  • la Vve DOUCINEAU : sans prénom, impossible de conclure, mais plusieurs DOUCINEAU se sont mariés dans les années précédentes, à Pleumartin, Crémille, La Roche-Posay.
  • Jeanne TRANCHAND : sans précision, je ne peux pas aller plus loin.
  • Louis CAILLAUD : il n’est pas impossible qu’il soit un fils de Marie DEGENNE, de son premier mariage. Ou un beau-frère… Je n’ai rien trouvé de probant.
  • Marie DEBAIN : s’agit-il d’une sœur de Catherine DEBAIN ci-dessus ?
  • la Vve BACHELLIER : mystère encore et toujours ! Pas de prénom, ni pour elle ni pour son défunt mari, qui pourrait nous mettre sur la piste.

Cette dernière partie est assez maigre, mais je veux la publier quand même. Toutes ces personnes ont existé et ce n’est pas parce que je n’ai rien trouvé à leur sujet qu’elles doivent rester dans l’ombre.

Si vous avez des informations sur certaines personnes, n’hésitez pas à me les communiquer.

Dans l’ensemble, l’expérience a été très intéressante, assez chronophage aussi, mais tomber sur une telle mine d’or fait oublier tout le reste !

Si quelqu’un est intéressé par le fichier complet de ces recherches, je le transmettrai volontiers, il suffit de demander.